Lors de sa visite aujourd'hui en Corse, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, s'est prononcé en faveur de la majoration du taux du Crédit d'Impôt Recherche et Innovation, à l'image de ce qui existe dans les DOM.
Cette majoration constitue selon nous une condition sine qua non de la transformation en profondeur de l'économie corse. Comme le rappelait Sébastien Simoni, Président de FemuQuì S.A. lors de l'Assemblée générale du fonds d'investissement, le 29 septembre dernier, "FemuQuì souhaite jouer un rôle durable et prépondérant dans le financement de l'innovation, loin des effets de mode."
Le retard de la Corse en matière de financement de l’innovation est conséquent : seulement 0,4% de la richesse annuelle créée en Corse est consacrée aux investissements de recherche et développement, contre 2,2% en moyenne en France. Cela représente en Corse un effectif de 350 personnes impliquées dans des activités liées à l’innovation, alors que si la Corse se situait à la moyenne française, cet effectif serait de 2 500 personnes.
Au cours des trois dernières années, nous avons mené un travail d’explication auprès des gouvernements successifs sur la nécessité de mettre en place un cadre fiscal spécifique pour encourager l’innovation en Corse.
Ce travail a d’ailleurs été relayé par les parlementaires corses de tous bords politiques depuis 2015.
Le défi est de taille, mais il existe une opportunité de transformation réelle, concrète, saisissable. Nous sommes convaincus que la fiscalité constitue un levier d’action pertinent.
Nous appelons de nos vœux cette création d’une fiscalité de l’innovation adaptée, en rupture avec la logique de dépendance économique de l’île. Il s’agirait alors de favoriser les investissements dans le capital humain, afin d’enrayer l’exode des profils scientifiques et techniques, découragés par le manque d’opportunités sur le marché du travail local.
Via cette incitation fiscale, l’ambition est donc non seulement de retenir ce capital humain sur le territoire, pour qu’il crée de la valeur ajoutée et génère des recettes fiscales mais également d'encourager des talents, des profils hautement qualifiés, des porteurs de projets ambitieux à venir s'installer en Corse.
Eu égard aux récentes déclarations de Bruno Le Maire, nous avons bon espoir d’obtenir de la part de la Commission européenne un alignement du régime fiscal de la Corse avec celui des départements d’outre-mer.
Concrètement, cette évolution impliquerait une majoration des taux de crédit d’impôt au titre des dépenses de recherche et d'innovation : de 30% à 50% pour les dépenses de recherche, et de 20% à 40% pour les dépenses d'innovation.
C'est en s'impliquant dans ce type de changement structurants pour le tissu entrepreneurial corse que FemuQuì joue pleinement son rôle d'acteur historique et de premier plan de l'économie insulaire.